Faites des pauses !
Quel est l’intérêt de faire des pauses ?
Vous vous êtes peut-être déjà rendu compte qu’une idée lumineuse ou la solution à un problème arrivait parfois à un moment parfaitement incongru. Alors que vous êtes sous la douche, en train de vous promener, en pleine rêverie la tête dans les nuages, c’est à ce moment-là que l’idée géniale apparait ! Les recherches en neurosciences montrent en effet que lorsque vous faites une pause, votre cerveau continue de fonctionner à plein régime. Il en profite pour faire le tri, renforcer ou non certaines connexions, et peut aussi trouver de nouveaux liens entre plusieurs données. D’où parfois cette sensation de fulgurance, d’évidence au moment où vous vous y attendez le moins. Comme l’explique la philosophe Simone Weil : ce n’est pas en se tapant la tête contre un mur que l’on trouve une solution. Ce n’est pas en se crispant que l’on résout un problème mais en faisant quelques pas, en s’aérant, en changeant de rythme et d’activité. Alors, quand vous sentez que vos idées ne sont plus très claires, que votre corps se tend, que votre mental tourne en boucle… il est temps de faire une pause pour laisser votre cerveau faire son boulot en dehors de votre conscience et retrouver toute votre attention !
Ça veut dire quoi faire une pause ?
Faire une pause, c’est d’abord créer des ruptures dans le flux continue de vos journées. C’est lâcher vos tâches courantes, mentales, intellectuelles pour vous connecter un instant à votre corps, aux sensations du moment. C’est une façon de se synchroniser au présent sans revenir sur le passé ni anticiper sur ce que vous allez faire ensuite. Facile à dire, car dès que vous lâchez votre ordinateur, votre livre, et même votre série préférée, votre esprit se remplit immédiatement de pensées les plus variées, un flux parfois difficile à interrompre. Au cours d’une pause, il n’est pas possible de faire le « vide dans sa tête », votre volonté n’y parviendra pas ! Les pensées seront toujours là, prêtes à vous embarquer loin de ce présent auquel vous souhaitez vous connecter. Patience, avec la pratique, vous allez peu à peu parvenir à créer un espace intérieur de plus en plus vaste pendant vos pauses. Ce n’est pas une histoire de volonté, de concentration mais de ressentis. Vous allez comprendre !
Quelles sont les pauses les plus bénéfiques pour retrouver votre attention ?
Les pauses les plus bénéfiques sont celles qui vous permettent de ressentir pleinement votre corps tout en restant ouvert à votre environnement. Il ne s’agit pas de vous mettre dans une bulle étanche et de vous couper du monde. C’est au contraire l’occasion de vous sentir pleinement vivant et ouvert à l’espace autour de vous, prêt à accueillir tout ce qui se présente, sans jugement : sensations corporelles, émotions et même vos pensées. Quand une pensée vous embarque un instant loin de la pratique, dès que vous vous en rendez compte, vous revenez simplement aux sensations du corps, aux mouvements de votre respiration. Il n’y a pas de performances à accomplir, ou à réussir quoi que ce soit. Toute la pratique consiste juste à être présent à ses sensations et ouvert au monde qui vous entoure. Une pause ne se fait pas forcément en position assise, vous pouvez parfaitement allez-vous promener mais toujours en cultivant cette intention de présence et d’ouverture. Par exemple dans la nature, vous pouvez prendre le temps de porter un regard neuf sur tout ce qui vous entoure sans chercher à nommer ou à expliquer, vous pouvez sentir, toucher, tout en restant présent à votre corps, le rythme de votre respiration, la sensation de vos pieds sur le sol… Essayer aussi de cuisiner, de préparer un thé et de le boire en ressentant les saveurs, les odeurs… Les occasions de pratiquer ces pauses de « pleine présence » peuvent ainsi se multiplier à l’infini !
Quelle devrait être la durée d’une pause ?
Ne vous fixez pas un objectif impossible à atteindre, allez-y petit pas par petit pas ! Préférez également répartir plusieurs pauses par jour, même assez courtes, plutôt qu’une très longue une fois par semaine. Vous pouvez commencer par introduire des pauses de quelques minutes dans vos journées : au réveil, entre deux activités, deux réunions, après le repas, avant de vous coucher. Pour vous aider à instaurer ces pauses, vous pouvez définir une routine matinale qui donnera le tempo de votre journée et inscrire vos pauses dans votre agenda. Il existe des séances de sophrologie guidée ou de méditation de pleine présence pour vous accompagner dans vos premiers pas. Ce qui est important c’est la régularité de votre pratique.
A quel moment faire une sieste-flash ?
Toutes les deux heures environs, s’ouvre une porte du sommeil, c’est-à-dire une perte de vigilance plus ou moins intense en fonction de votre état de fatigue. Celle du début d’après-midi est souvent la plus marquée. Tout d’abord, il faut repérer les signaux d’une perte de vigilance : les yeux piquent, le corps se refroidie, les pensées se brouillent, le maintien de l’attention est plus difficile. C’est à ce moment que vous pouvez essayer la sieste flash. Le principe est le même que pour la pause décrite précédemment. La différence est que vous allez, peut-être, basculer dans le sommeil. Comme vous êtes assis, il y a de fortes chances que vous vous réveillez tout seul. Certains tiennent même une clé dans la main pour être réveillés par le bruit de sa chute au moment de l’endormissement. Personnellement je n’arrive pas à me relâcher suffisamment en tenant une clé dans la main, mais faites vos expériences ! Cette simple bascule dans le sommeil, qui peut arriver très rapidement, vous permet de récupérer une bonne dose de vigilance pour continuer vos activités. Ces siestes flash sont aussi recommandées pour les personnes souffrant d’insomnies car elles n’entament pas le capital sommeil de votre nuit, contrairement à une vraie sieste de 20’.
Ressources :
https://www.cerveauetpsycho.fr/sr/ecole-des-cerveauxpensez-a-faire-une-pause-16542.php
https://www.franceculture.fr/emissions/3-minutes-de-philosophie-pour-redevenir-humain/simone-weil
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00628242/document (Attention et vigilance, les deux limites extrêmes du travail, Simone Weil, le travail comme témoignage)